Point rationnel

En théorie des nombres et géométrie algébrique, les points rationnels d'une variété algébrique X {\displaystyle X} définie sur un corps k {\displaystyle k} sont, lorsque X est définie par un système d'équations polynomiales, les solutions dans k de ce système.

Définition formelle

Soit X {\displaystyle X} une variété algébrique définie sur un corps k {\displaystyle k} . Un point x X {\displaystyle x\in X} est appelé un point rationnel si le corps résiduel k ( x ) {\displaystyle k(x)} de X en x est égal à k {\displaystyle k} . Cela revient à dire que les coordonnées du point x {\displaystyle x} dans une carte locale affine appartiennent toutes à k {\displaystyle k} . Lorsque la variété algébrique est déduite d'un système d'équations polynômiales homogène ou affine, les points rationnels correspondent aux solutions du système dans k {\displaystyle k} .

L'ensemble des points rationnels de X {\displaystyle X} est noté X ( k ) {\displaystyle X(k)} .

Sur un corps de base algébriquement clos, tous les points (fermés) sont rationnels. Dans le cas contraire, X ( k ) {\displaystyle X(k)} peut très bien être vide sans que X {\displaystyle X} le soit.

Quelques exemples

Une partie importante de la géométrie arithmétique concerne l'étude des points rationnels des variétés algébriques définies sur un corps de nombres.

  • L'ensemble des points rationnels d'un espace affine A K n {\displaystyle \mathbb {A} _{K}^{n}} s'identifie à K n {\displaystyle K^{n}} . De même l'ensemble des points rationnels d'un espace projectif P K n {\displaystyle \mathbb {P} _{K}^{n}} (comme variété algébrique) s'identifie à l'espace projectif ( K n + 1 { 0 } ) / K {\displaystyle (K^{n+1}\setminus \{0\})/K^{*}} .
  • Si X est la courbe algébrique projective définie par l'équation x p + y p + z p = 0 {\displaystyle x^{p}+y^{p}+z^{p}=0} dans ℚ, où p est un nombre premier impair, les points rationnels X(ℚ) correspondent aux solutions homogènes de l'équation de Fermat d'exposant p {\displaystyle p} . Le point ( 1 : 1 : 0 ) {\displaystyle (1:-1:0)} est un point rationnel (sur ℚ), par contre le point ( 1 : ξ p : 0 ) {\displaystyle (-1:\xi _{p}:0)} ξ p = e 2 i π / p C {\displaystyle \xi _{p}=e^{2i\pi /p}\in \mathbb {C} } est une racine primitive p-ième de l'unité, n'est pas rationnel.
  • La courbe affine x2 + y2 + 1 = 0 sur ℝ n'a pas de points rationnels.
  • La conjecture de Mordell, démontrée par Gerd Faltings, dit que pour toute courbe projective non-singulière de genre au moins deux, définie sur un corps de nombres, admet au plus un nombre fini de points rationnels.
  • Le théorème de Mordell-Weil, généralisé par Lang et Néron[1],[2], dit que pour toute variété abélienne A sur un corps K de type fini sur ℚ ou un corps fini, l'ensemble des points rationnels A(K) est un groupe abélien de type fini.

Voir aussi

§ "Points rationnels" de l'article : Variété algébrique

Notes

  1. (en) Serge Lang et André Néron, Rational points of abelian varieties over function fields, Amer. J. Math. 81 (1959), 95–118
  2. (en) Brian Conrad, « Chow's K/k-image and K/k-trace, and the Lang-Néron theorem », Enseign. Math., 52 (2006), 37–108 [lire en ligne].
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