Digraphie

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En sociolinguistique, la digraphie fait référence à l'utilisation de plus d'un système d'écriture pour la même langue[1]. On parle de digraphie synchronique lors de la coexistence de deux ou plusieurs systèmes d'écriture pour la même langue et de digraphie diachronique (ou séquentielle) quand un système d'écriture est remplacé à un certain moment par un autre pour une langue particulière[2].

Le serbe[3], s'écrit dans les deux alphabets cyrillique serbe et latin serbe (gajica) de Ljudevit Gaj que pratiquement tous les locuteurs de serbe peuvent lire et écrire.

Le pendjabi utilise deux systèmes d'écriture différents : le gurmukhi, utilisée au Pendjab en Inde, et le shahmukhi issu d'une modification de l'écriture perse nastaliq au Pakistan bien que la différence entre les deux parlers soit minime.

Le konkani est transcrit dans pas moins de trois systèmes : devanagari, kannada et romain.

Le turc a remplacé en 1928 son écriture perso-arabe par un système d'écriture latine.

Dans l'Antiquité, la langue élamite a longtemps été écrite avec l'écriture élamite cunéiforme mais aussi pendant une période plus courte mais à cheval sur la première, avec l'écriture élamite linéaire[4].

Article détaillé : Écritures mongoles.

Le mongol a connu une digraphie diachronique avec le remplacement de l'écriture traditionnelle par le cyrillique (officiel de 1941 à 1990), puis une digraphie synchronique avec le retour de la première à partir de 1990[5].

La digraphie a des conséquences sur la planification linguistique (en), la politique linguistique et l'idéologie linguistique.

Terminologie

Le terme « digraphie » tire son étymologie du grec di- (δι-) « deux fois » et -graphia (γραφία) « écriture ». Il a été modelé sur le modèle du terme diglossie qui désigne « la coexistence de deux variétés linguistiques au sein d'une certaine population », dérivé du grec diglossos δίγλωσσος « bilingue »[6].

Voir aussi

Liens externes

Bibliographie

  • Stéphane Grivelet, La Digraphie : changements et coexistences d'écritures, 1999, 2007

Notes et références

  1. (en) Ian R.H. Dale, « Digraphia », International Journal of the Sociology of Language, vol. 26,‎ , p. 5–13 (DOI 10.1515/ijsl.1980.26.5)
  2. (en) Yat-Shing Cheung, Sociolinguistics Today: International Perspectives, London, Routledge, , « The Form and Meaning of Digraphia: the case of Chinese »
  3. (en) Dejan Ivković, « Pragmatics meets ideology: Digraphia and non-standard orthographic practices in Serbian online news forums », Journal of Language and Politics, vol. 12,‎ , p. 335–356 (DOI 10.1075/jlp.12.3.02ivk)
  4. François Desset, « L'élamite linéaire expliqué par François Desset », sur bnf.fr, .
  5. Stéphane Grivelet, « L'émergence d'une digraphie concurrente en Mongolie », Linx, vol. 31 « Écritures », no 2,‎ , p. 111-121 (lire en ligne)
  6. (en) Charles A Ferguson, « Diglossia », Word, vol. 15,‎ , p. 325–340
  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Digraphia » (voir la liste des auteurs).
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