Albert Dadas

Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voir Dadas.

Cet article est une ébauche concernant la médecine.

Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.

Albert Dadas
Fonctions
employé de la Compagnie du Gaz de Bordeaux
Biographie
Naissance
Décès
(à 47 ans)
Autres informations
Domaine
aliéné voyageur

modifier - modifier le code - modifier WikidataDocumentation du modèle

Albert Dadas, (1860-1907) est une des premières personnes atteintes de la folie du fugueur, ou automatisme ambulatoire. Il est soigné à Bordeaux par le docteur Philippe Tissié qui évoque son cas dans sa thèse de médecine[1].

Biographie

Albert Dadas est employé de la compagnie Gaz de Bordeaux dans les années 1880. Inconsciemment, il se lève certains matins et commence à marcher, puis à errer. Ses périples le mènent jusqu'à Paris, Nantes, Lyon, en Russie et même jusqu'en Algérie.

Philippe Tissié, jeune interne en psychiatrie du service du docteur Albert Pitres à l'hôpital Saint-André de Bordeaux, qui retient son cas[1] pour illustrer le sujet de sa thèse de médecine soutenue en 1887 sous le titre : Les aliénés voyageurs : essai médico-physiologique[1]. Il décrit la passion impulsive de son patient pour la marche et les voyages, sous forme d'errance, souvent sans papiers, accompagnée d'amnésie à chaque retour. Dadas est aussi examiné par Charcot et Gilles de la Tourette. Il est régulièrement interpellé par les gendarmes pour le délit de vagabondage. Il finit par se présenter lui même aux autorités comme le « voyageur aliéné de Tissié ».

Albert Dadas est en effet alors qualifié par la médecine de « fugueur pathologique », le premier du genre diagnostiqué. Son nom est retenu parmi les autres fous fugueurs, aux péripéties rocambolesques.

Aujourd'hui, la « folie du fugueur » a disparu de la nosographie médicale, ce qui amène certains chercheurs à penser que la folie est une construction sociale, c'est-à-dire qu'une maladie mentale n'existe que dans des conditions socio-historiques précises. Une fois que ces conditions ne sont plus présentes, cette forme de maladie mentale disparait. Cette théorie est défendue par Ian Hacking, professeur au Collège de France, qui a consacré un livre à la « folie du fugueur »[2].

Bibliographie

  • Ian Hacking et Françoise Bouillot, Les Fous Voyageurs, 2002 (ISBN 2-84671-037-6)
  • Dictionnaire des sciences humaines, p.517, éd. Sciences humaines, 2004 (ISBN 2-912601-25-8)
  • (en) Aminatta Forna, The Memory of Love, Bloomsbury Publishing, , 464 p. (ISBN 978-1408809655), chap. 16, p. 127 & 128.
  • Une exposition du CAPC de Bordeaux (du 10/02 au 24/04/2011) est consacrée au cas d'Albert Dadas : "Le Premier fugueur" de Johan Furåker. Commentaire sur un blog (30/03/2011) : La vie minuscule d'Albert Dadas.
  • Christophe Dabitch (scénario) et Christian Durieux (dessin), Le captivé, Futuropolis, — Bande dessinée retraçant l'histoire d'Albert Dadas.
  • Minh Tran Huy, Voyageur malgré lui, Flammarion, , 230 p. (ISBN 2081333562)

Notes et références

  1. a b et c Philippe Auguste Tissié,, Les aliénés voyageurs : essai médico-physiologique, thèse de médecine, Bordeaux, , p. 60 et suiv. (lire en ligne)
  2. Ian Hacking (trad. Françoise Bouillot), Les Fous Voyageurs, Les Empêcheurs de penser en Rond, (ISBN 2846710376)

Liens externes

  • Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • VIAF
    • BnF (données)
  • icône décorative Portail de la médecine